FINLANDE, ÉVÉNEMENTS INDÉSIRABLES RELIÉS AUX DOSSIERS ÉLECTRONIQUES
Cet article est plutôt lourd à lire. L’objectif principal était de décrire l’incidence d’événements indésirables reliés à l’utilisation de dossiers électroniques, rapportés à travers un système de déclaration d’événements, dans un système d’hôpitaux finlandais entièrement numérique. Il y avait aussi un objectif de comparaison avec les données rapportées dans la littérature, mais des différences importantes de méthodologie rendent la comparaison plutôt difficile à interpréter.
Les données provenaient de 23 hôpitaux finlandais, entièrement numériques, et couvraient une période de 2 ans, soit de décembre 2011 à novembre 2013. 23 023 rapports étaient disponibles dans la banque de données, dont 2379 concernaient les dossiers électroniques. Seulement 0,8% des incidents déclarés étaient de « risque élevé ».
Près de 60% des incidents déclarés concernaient des problèmes d’entrée de données dans les logiciels, 14% des problèmes pour accéder aux données, 9% des problèmes de transfert de l’information et moins de 1% des problèmes techniques. Ce qui est malheureux, c’est que les incidents sont peu décrits et il est difficile de comprendre exactement de quoi il s’agit. De plus, le système informatique utilisé est peu décrit, et les résultats observés sont probablement très dépendants des fonctionnalités et caractéristiques de ce système.
Il est donc difficile de tirer des conclusions généralisables à partir de cette étude, mais les chiffres fournis pourraient aider à certaines comparaisons.
ÉTATS-UNIS, DISTRACTIONS CAUSÉES PAR LES DOSSIERS ÉLECTRONIQUES

Cette étude qualitative, menée dans 4 cliniques externes du Veterans Affairs (VA) américain à San Diego, visait à caractériser l’impact sur l’attention du dossier électronique en place. Les auteurs ont mené des entrevues semi-structurées avec 23 cliniciens, 21 médecins et 2 infirmières praticiennes, pour dégager leurs perceptions par rapport à la distraction causée par le dossier électronique et les stratégies qu’ils utilisent pour y remédier.
Les praticiens ont affirmé que les besoins du patient et les demandes du dossier électronique étaient en quelque sorte en compétition pour leur attention. Parmi les besoins du patient, on note la nécessité du contact visuel, compromise par l’attention à l’ordinateur, ainsi que les besoins psychosociaux, en particulier dans la population de ces cliniques qui présente beaucoup de problèmes de santé mentale comme le stress post-traumatique. Parmi les demandes du dossier électronique, on mentionne les alertes et les rappels qui distraient les cliniciens du patient, ainsi que les difficultés d’utilisation du système, qui par exemple demande beaucoup de temps pour accéder à tous les modules nécessaires à la consultation. On a noté également que l’espace physique n’était pas toujours organisé de manière adéquate et que le temps ne suffisait pas pour effectuer la documentation électronique sans compromettre l’attention au patient.
Les stratégies utilisées par les cliniciens pour remédier à ces problèmes étaient:
- La consultation du dossier avant la rencontre avec le patient et la complétion des notes après son départ.
- L’utilisation de modèles de note (templates) pour accélérer la documentation en présence du patient.
- L’utilisation de fonctionnalités du dossier électronique comme les graphiques pour inclure le patient dans l’interaction avec le système informatique.
- Le « multitasking » (probablement pas une bonne chose !)
- Aviser le patient au début de la consultation de l’utilisation du dossier électronique.
Les auteurs concluent que les dossiers électroniques représentent un défi pour maintenir une attitude centrée sur le patient. Il existe un besoin de formuler des recommandations pour assurer un usage adéquat de la technologie en ce contexte. Enfin, le design des technologies utilisés lors de rencontre avec le patient devrait chercher à maximiser l’attention portée au patient et non à la technologie.
ÉTATS-UNIS, TERMINOLOGIE électronique POUR AMÉLIORER LA DÉTECTION D’ALLERGIES CROISÉES
Cet article intéressant, malheureusement court (1 page) et peu détaillé, a évalué l’utilisation des systèmes de terminologie sur les médicaments RxNorm et NDF-RT pour détecter le risque d’allergie croisée médicamenteuse.
Les auteurs ont choisi des médicaments (aspirine, atorvastatine, cephalexine, clarithromycine, doxycycline, enalapril, énoxaparine, ibuprofène, losartan, morphine, pénicilline G et sulfasalazine) et identifé la terminologie RxNorm associée. Les alternatives à évaluer pour allergie croisée ont été choisis avec la terminologie NDF-RT comme ayant la même classe pharmacologique, mécanisme d’action ou structure chimique. Le « gold standard » de la présence ou absence d’allergie croisée a été dérivé de la « littérature médicale » (mais sans donner plus de détails).
La performance individuelle de la classe pharmacologique, du mécanisme d’action et de la structure chimique selon les terminologies ont été évaluées pour identifier correctement les alternatives avec ou sans allergie croisée. La sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative ont été calculés.
Tous les paramètres avaient une performance supérieure à 90% sauf la spécificité pour la classe pharmacologique, la valeur prédictive négative pour le mécanisme d’action et la spécificité pour la structure chimique.
Les auteurs concluent que les systèmes de terminologie électronique peuvent être utilisés avec une performance adéquate pour identifier des alternatives sécuritaires en cas d’allergie médicamenteuse. Ce qui serait bien, c’est d’évaluer la performance combinée des critères, et d’évaluer la performance clinique d’un tel outil.