L’objectif de cette revue systématique était de recenser les articles publiés sur les erreurs spécifiquement causées par les systèmes de prescription électronique. La période d’inclusion allait du 1er janvier 2004 au 22 juin 2015. Une recherche a été menée dans CINAHL, Medline et Embase. La sélection a été menée par deux chercheurs de manière indépendante, puis l’inclusion a été arbitrée par une troisième et quatrième personne.
1185 publications ont été identifiées initialement, dont 34 ont été incluses dans l’analyse finale, 31 articles complets et 3 résumés de conférences. Les pays les plus représentés dans l’échantillon étaient les États-Unis (19), les États-Unis et le Canada (4), l’Angleterre (4), et l’Australie (2). Un seul article provenait du Canada seul. 8 thèmes clés de facteurs contribuant aux erreurs ont été identifiés:
- L’affichage à l’écran, en particulier le fractionnement des médicaments pris par un patient sur plusieurs pages ou plusieurs écrans. De même, un affichage incomplet n’incluant pas tous les types d’ordonnances (actifs, administrés récemment, PRN, STAT, etc.) peut entraîner des erreurs d’interprétation de ce qui est prescrit au patient.
- Les menus déroulants et l’auto-population de champs, causant des erreurs de sélection en raison de juxtaposition de choix très différents. De même, un système lent qui incite les prescripteurs à cliquer de manière insistante peut entraîner une mauvaise sélection dans les menus.
- Les choix des mots et des formulation étranges, par exemple les mots « volume total » où on ne sait pas si on désigne le volume à administrer ou le volume du médicament contenu dans un format. De même, une erreur assez incroyable était l’affichage d’une dose de 20 mg comme « 0020.000 mg ».
- Les choix par défaut mal pensés qui peuvent entraîner une prescription inappropriée par inadvertance.
- Un système aux fonctionnalités limitées ou mal adapté au flot de travail qui force les utilisateurs à employer des contournements pour arriver à leurs fins, par exemple des instructions en texte libre qui ne correspondent pas aux champs dédiés.
- Des problèmes d’interopérabilité entre les systèmes, comme un cas où un système de pharmacie a mal interprété les instructions poussées par un système de prescription, ou une transmission incomplète en raison de champs non poussés dans le système pharmacie.
- Les processus automatisés entraînant une diminution de la vigilance et la facilité de répéter une prescription erronée.
- Un flot de travail mal adapté à l’électronique, comme la saisie a posteriori des ordonnances dans le logiciel ou le partage de noms d’utilisateurs et de mot de passe.
- Les systèmes d’aide à la décision mal paramétrés qui ne détectent pas adéquatement les erreurs ou qui en détectent trop et causent une désensibilisation aux alertes.
Un tableau détaillant chacun de ces problèmes est disponible dans l’article. Je trouve l’étude pertinente car ces critères devraient être pris en compte dans le design, la sélection et le paramétrage de logiciels de prescription électronique. De même, ils peuvent être appliqués aux logiciels de pharmacie. Point bonus: la première phrase de l’article cite « To Err Is Human ».
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