Un article paru dans l’AJHP de juin 2018 revient sur la prescription électronique incluant l’indication, sujet ayant fait l’objet d’un éditorial du NEJM en 2016, et qui réapparaît périodiquement dans les revues systématiques portant sur les améliorations possibles à la prescription électronique.
Cet article est le résultat du travail d’un groupe de recherche sur la prescription électronique extrêmement actif, celui du Brigham and Women’s Hospital de Boston et a fait l’objet d’un épisode du podcast AJHP Voices. L’article décrit les éléments qui sont ressortis de panels de parties prenantes (stakeholders) dans le cadre d’un travail plus large visant à inclure l’indication dans les ordonnances.
Le texte est plutôt long mais deux éléments centraux ont attiré mon attention. Le premier est la description des principes et des bénéfices attendus:
- Le groupe recommande, du point de vue du design des logiciels, de commencer la prescription par l’indication plutôt que par le médicament comme c’est le cas actuellement, même dans les systèmes incluant déjà l’indication. Ceci a l’avantage de permettre une aide à la décision dans la sélection du médicament lui-même et de proposer automatiquement des doses spécifiques à l’indication.
- Un avantage immense de ce changement serait la prévention de beaucoup d’erreurs de mauvais choix de médicament, puisque la disponibilité systématique de l’indication permettrait de valider que le médicament est bien valide pour l’indication choisie.
- Cela aiderait les patients à prendre en charge leur traitement en établissant clairement à quoi sert chaque médicament, ce qui n’est pas toujours évident, et permettrait aux patients eux-mêmes de détecter des erreurs lorsque l’indication inscrite serait inattendue ou inexacte.
Les auteurs soulignent que la littérature supporte l’utilité de l’ajout de l’indication pour détecter les erreurs, notamment pour les pharmaciens.
Le groupe a aussi mis en évidence certains enjeux liés à ce changement:
- Cela soulève quand même certaines questions liées à la confidentialité, par exemple si une indication sensible ou confidentielle se retrouve imprimée sur des documents ou des étiquettes.
- Cela suppose qu’il faille définir ce qu’est une indication par rapport à un symptôme, ce qui n’est pas toujours évident pour les traitements empiriques lorsqu’un diagnostic précis n’est pas établi.
- Les systèmes devront prendre en charge les cas où des médicaments ont plusieurs indications.
- Cela peut entraîner des problèmes lors de prescription hors indication ou face aux critères de remboursement, et pourrait être utilisé à mauvais escient dans certains cas.
Une réflexion sur “Prescription électronique incluant l’indication”