Cette étude a été réalisée dans deux hôpitaux affiliés du sud-est américain et avait pour objectif d’évaluer la relation entre l’utilisation des fonctions avancées de prescription électronique (order sets, aide à la décision, documentation, etc.) et la durée de séjour. Ce qui est intéressant dans la méthodologie de l’étude et qui diffère de la plupart des études sur le sujet est l’évaluation de l’utilisation des fonctions avancées. Les auteurs expliquent que dans la plupart des études, on évalue le simple lien entre la disponibilité d’une fonction et un paramètre clinique; les effets observés étant attribuées à cette fonction sans nécessairement que sa réelle utilisation soit prise en compte. Cependant, en pratique, il peut exister une grande variabilité entre les praticiens et entre les équipes en ce qui a trait à l’utilisation de ces fonctions et il est légitime de se questionner sur l’effet de cette utilisation.
Dans le contexte de cette étude, les auteurs ont donc établi des mesures d’utilisation des fonctions de prescription électronique:
- Le nombre d’ordonnances par jour par patient
- Le pourcentage d’ordonnances faisant partie de order sets
- Le pourcentage d’alertes prises en compte
- Le nombre d’entrées de documentation par jour par patient
- Le nombre de consultations du dossier électronique par jour par patient
- Le nombre de notes d’évolution par jour par patient
Ces mesures ont été établies pour le médecin traitant, pour l’équipe principale et pour l’équipe de support, toutes définies dans l’article. Ensuite, ces mesures ont été corrélées avec la déviation de la durée de séjour par rapport à la durée attendue en fonction de la condition médicale, laquelle était calculée en fonctions de divers paramètres cliniques et administratifs. 2475 patients ayant été hospitalisés pour 5 conditions cliniques pré-définies et ayant eu congé entre le 1er décembre 2011 et le 31 août 2012 ont été sélectionnés aléatoirement. Les conditions cliniques incluses étaient un accouchement vaginal, un remplacement de hanche ou de genou, une chirurgie cardiovasculaire, une pneumonie, ou une transplantation d’organe.
Il ressort des résultats que la mesure totale d’utilisation des fonctions avancées par les équipes était corrélée à une durée de séjour plus courte pour les 5 conditions incluses. Néanmoins, lorsque les résultats sont découpés par type d’équipe et par condition, certaines corrélations n’étaient pas significatives. L’étude a tout de même une portée limitée car elle inclut uniquement des patients provenant de 2 hôpitaux d’une même région des États-Unis et un éventail limité de conditions cliniques, cependant je trouve la méthode intéressante pour l’évaluation de l’utilisation des fonctions avancées de prescription électronique.